N’ACCEPTEZ JAMAIS LA DÉFAITE,
VOUS ÊTES PEUT-ÊTRE À UN PAS DE LA RÉUSSITE.
« 2002 fut, selon l’Organisation des Nations Unies, l’Année internationale de la montagne. En guise d’hommage, j’ai décidé d’accomplir une ascension en solitaire. Mon choix s’arrêta sur ce plus haut sommet en Amérique du Nord, visité par près de 1000 grimpeurs annuellement. La montée autonome se passa bien. À deux jours du sommet, les prévisions météorologiques annonçaient cinq jours de beau temps consécutifs. Je partis alors en ascension alpine et légère. Pour cela, j’amenai parcimonieusement un petit réchaud, un matelas de sol, une pelle ainsi que des provisions pour deux jours en pétrole et nourriture. Étant un aller-retour, la tente et le sac de couchage devenaient superflus. Voilà qu’à 5 200 mètres, sans préavis, le vent se leva et la neige se mit à tourbillonner. En l’espace d’un instant, je me retrouvai pris dans un blizzard. Sans moyens de redescendre ni de monter, je fus piégé. Je m’abritai dans une grotte de neige. Pendant quatre jours, le froid, le vent, le thermomètre à -25 degrés Celsius, le manque de nourriture et le manque de sommeil feront leurs ravages. Toutefois, dès la sortie de la grotte, j’avais crampons aux pieds et piolet à la main, prêt pour 9 heures d’ascension. Il était 13 h et c’est sans lampe frontale que je repartis (à ce moment de l’année alaskaine, la nuit n’existe pas). Ce fut sous un soleil radieux que j’atteignis vers 22 h le sommet du McKinley. La patience, la détermination et l’attitude positive furent récompensées ! »